Compte rendu: 4ème manche - course des ROOKIE Ledenon Finale A

[daciny]

Mercredi : départ pour Ledenon

Enfin un circuit à moins de 600 kilomètres ! Situé à environ deux heures de route, le magnifique circuit de Ledenon donnerait presque l’impression de courir à domicile.
Epargné par le trajet et les péages, je décide de consacrer cette partie du budget à une journée d’entrainement préparatoire en vue de la course et à l’augmentation du nombre d’essais libres.

« Naporacedays» organise justement une journée libre le jeudi précédent la course. Je saute sur l’occasion et m’inscrit aussitôt. Une fois n’est pas coutume, je connais déjà le tracé pour y avoir suivi un stage de pilotage en 2008 aux côtés de Frédéric Moreira, ainsi qu’une journée entrainement en 2009. Aussi déterminé, qu’intimidé, je file vers la 4ème étape de la saison sur le tracé réputé le plus technique de France…



Parti dans l’après-midi, j’arrive sur le coup des 20 heures au circuit, les paddocks sont presque déserts me laissant une totale liberté pour installer le camp en vue des 3 jours à venir. Le soleil commençant déjà à se coucher, je me hâte de terminer mon installation, pourtant, tiraillé par la faim, je songe déjà à la mécanique qu’il me reste à faire avant de pouvoir enfin me coucher.

Alex gérant du magasin XAISSBIKE.COM , m’a envoyé juste avant mon départ, le dernier amortisseur arrière TTX 36 de chez OHLINS, afin de remédier aux problèmes de motricité qui m’handicapait jusque là. La pièce est magnifique et réglée sur mesure, le tout pour limiter l’usure des pneus et apporter un meilleur feeling du train arrière. Il permet en outre de régler l’assiette de la moto et augmenter fortement la garde au sol qui me faisait défaut. Mais justement… Il est déjà tard et la moto n’est pas encore réglée.

Ayant une idée bien précise des réglages à apporter, ceux-ci prendront finalement peu de temps. Je manquais de garde au sol et étais jusque là très en difficulté avec mon train avant, trop physique à ramener aux points de corde. J’opte donc pour monter l’arrière de 1cm par rapport à l’origine et baisser l’avant de la moto de 5mm par un déplacement des tubes de fourche dans les tés. Ainsi, je ferme l’angle de chasse et augmente ma garde au sol. Pour compléter ces choix techniques, je choisi une monte pneumatique assez neutre pour ne pas partir dans les excès avec des Dunlop D211GP racer. Il est temps de se coucher, on verra demain si ces choix portent leurs fruits…




Jeudi : journée libre « NAPO »



Les premiers roulages commencent à 9h30, ce qui me laisse me préparer tranquillement. Les couvertures chauffantes en place, je déjeune copieusement sachant le véritable défi physique
que représente cette piste. Malgré ma connaissance du tracé, je dois composer avec un inconnu… A l’époque du stage, je me souviens avoir roulé assez fort ici mais la moto sortait de concession, je n’avais donc pas d’Alfano, donc je n’y avais pas établi de chrono référence. Quant à l’année dernière, j’étais malade comme un chien. J’ai roulé à l’orgueil pour ne pas perdre mes sous investis dans l’inscription, mais sans prendre le moindre plaisir.

Je parts donc prudemment pour ma première cession, et de suite les sensations sont bonnes. Ce qui frappe avant toute chose ici, c’est de voir combien les pilotes qui découvrent la piste y sont intimidés. Ca bouchonne, les pilotes n’osent pas trop se doubler et certains se font déjà surprendre par les virages en aveugles qui ont fait la réputation de Ledenon.



Pas pressé, je profite de cette cession pour dépasser tranquillement et retrouver mes trajectoires. La première cession se termine par un temps encourageant de 1’38, sachant que je n’ai jamais attaqué, c’est bon signe. Les réglages mécaniques sont efficaces, l’amortisseur permet de gérer les dérives du train arrière en restant très prévenant et vraiment rassurant. Le gain de motricité est bluffant.



La journée d’entrainement passe à une vitesse folle tant celle-ci est constructive. Inscrit par hasard dans un groupe plutôt lent, je profite d’eux pour chercher des lieux de dépassements et observer les erreurs à ne pas faire. Peu à peu les chutes réduisent l’effectif de notre groupe, j’en profite pour effectuer quelques séries de tours rapides afin de jauger mon niveau pour les essais libres de demain. Je termine la journée sur un temps de 1’35’’400 malgré les dépassements fréquents que j’ai du effectuer. 1’35 dans des conditions dignes d’une traversée de centre ville, c’est beau !



Rassuré et ravi ses résultats, je peux profiter d’une soirée sereine sans grosse mécanique à faire ; la moto ayant été exceptionnelle toute la journée. La vivacité est méconnaissable sans pour autant être déstabilisante, et la motricité s’en est trouvée inchangée…que du bonheur ! Avant la pause repas du soir, les pneus ayant fait le boulot toute la journée, je tente une monte plus radicale à l’arrière, avec un pneu neuf Pirelli Superbike SC2 en 190/60/17 plus haut de presque 1cm que ma monte précédente, afin de charger un peu plus le train avant et permettre des entrées en courbes plus incisives demain.





Pendant ce temps les paddocks se remplissent enfin. Les camping-cars s’installent de toutes parts, il faut foncer au contrôle administratif avant que celui-ci ne soit pris de court ! J’apprends par la même occasion mes séances d’essais libres du lendemain, la 2 et la 14. Elles sont bien espacées c’est une bonne chose mais je verrai demain pour en rajouter deux si possible.



A force de courir dans tout les sens, les premières courbatures se font sentir. Je profite tant qu’il en est encore possible, de prendre une longue douche brûlante sans faire une heure de queue avant de filer au lit.



Vendredi : essais libres

La nuit fut réparatrice, je me sens dans une forme olympique et prêt à en découdre. Après un petit tour autour de la moto pour vérifier si rien n’a bougé, je branche de suite les couvertures chauffantes. La séance commence dans une heure, me laissant le temps de filer voir les organisateurs pour négocier deux séances d’essais libres supplémentaires…
Il n’en sera rien ! Les séances sont pleines, il ne reste plus de places, pour ma part, c’est un choc. Heureusement que je me suis inscrit à la journée « NAPO » sans quoi il aurait été très compliqué d’apprendre la piste et régler la moto. Les organisateurs n’y sont malheureusement pour rien. Un planning serré ajouté à un nombre de pilotes conséquent, les obligent à limiter les distributions d’essais libres. Tant pis pour moi !



Au moins, l’objectif de chaque séance est clair, il faut monter en puissance et gagner en régularité sur les chronos. 9h45, c’est l’heure d’aller au charbon ! D’entrée je retrouve le bon rythme et parts réaliser une série de tours rapides. Au bout du troisième tour, je suis déjà sur une base de 1’35 régulier. Mais voilà…je remonte sur un groupe lent. Visiblement ils découvrent tout juste la piste !
Je comprends mieux le choix des organisateurs qui était de privilégier les essais à ceux qui découvrent la piste. Le tracé est très intimidant et particulièrement technique, du coup on peut être rapide sur d’autres pistes et être très lent ici, hors, l’inverse n’est pas vrai !



Les vieux briscards disent toujours : « Gamin, si t’es vite à Ledenon, tu seras vite partout en France ! ».
Plutôt que de doubler et faire le solitaire, je les passe calmement puis essaye de tirer le groupe en leur montrant les trajectoires. Je ne sais pas s’ils en profitent, mais c’est l’intention qui compte. Cela me pousse à m’interroger sur la course…Une sorte de faux rythme plane sur cette piste depuis mon arrivée, beaucoup de pilotes semblent totalement perdus, même certains connus depuis le début de saison pour affoler les podiums de la coupe O3z, stupéfiant !
La hiérarchie serait elle en train de changer ?
Je termine ma séance sur ce chrono de 1’35 sans avoir peiné plus que çà. J’aurais aimé prendre la roue d’un pilote plus rapide afin de progresser encore un petit peu. Mais il est tôt, et de nombreux pilotes découvrent la piste à l’instant, il faudra attendre les séances de l’après-midi pour voir les chronos s’améliorer.



La séance 14, aura lieu vers 15 heures mais dans un schéma identique à celle du matin. Même rythme étrange, avec encore une fois beaucoup de gens perdus en piste. L’échéance de la course approche et pourtant au-delà de la vitesse pure, nombreux sont ceux qui cherchent encore leurs trajectoires ou se font encore surprendre par les « virages aveugles ». Je termine la journée sur les mêmes chronos. Ceux-ci sont encourageants mais j’aurais préféré m’exprimer un peu plus en piste pour me préparer au rythme qualif en vue de demain matin…
Dans l’absolu je vais 5 secondes plus vite que l’année dernière sans forcer et sans avoir à revoir mes réglages. Bref, que du bon !



De retour vers mon camion aménagé, qui fait office de campement, je vois avec surprise que Samuel et Laure viennent d’arriver sur les lieux et déchargent leur camion. Quelque peu épuisé, je trouve quand même la force de les aider une fois la moto reposée.
Encore une fois je me ravi de connaître la piste, ce qui m’épargne les heures de casse tête à trouver la bonne démultiplication, ou les bons réglages chassis. C’est un gain de temps et d’énergie conséquent.

Comme chaque soir, je choisi mes gommes pour le lendemain. Le pneu arrière à été excellent et a trop peu roulé pour être changé, cependant l’avant commence à se déformer sous la puissance des freins Beringer et devient très handicapant pour la maniabilité de la moto. Les qualifs demandent d’être performant d’entrée, ainsi j’opte pour un Michelin Power one V au profil agressif.



Plus tard, dans la soirée, Cindy et ma mère nous rejoindront un peu fatiguées par le trajet. Nous nous réunissons autour d’un apéro, puis d’un bon repas préparé par ma mère, pour nous raconter nos journées et oublier un petit peu la pression qui commence à monter avant les qualifs de demain matin. On rigole, on se chambre, mais malgré nos efforts, les discussions reviennent inlassablement à la moto… Passion…quand tu nous tiens !



Conscients que les choses sérieuses commencent demain, l’extinction des feux sera plutôt rapide. Pourtant j’ai l’esprit plongé dans les trajectoires, les réglages et les dépassements qui m’attendent demain.





Samedi matin : les qualifs



Manche 1 :

Sortir du lit est difficile ce matin... Il fait frais et humide et par dessus ça un petit vent froid me pique les yeux. Jugez par vous même ma petite station météo.



Ce matin, les pilotes dont le numéro est compris entre 1 et 40 roulent en 3ème manche, la piste sera chaude et cela nous laisse le temps de se réveiller en douceur. Ne pas ouvrir le bal décharge un peu de pression. Je parts profiter du lever de soleil en sillonnant les paddocks, l’occasion de croiser d’autres pilotes aux mines pas du tout réveillées, tandis que d’autres sont déjà en train de préparer leur manche qualif.





De retour au box, je jette un œil aux couvertures chauffantes que j’allume tout les matins au réveil. Mais là quelque chose cloche ! Les pneus sont toujours froids, les couvertures aussi pourtant tout est bien branché.



C’est le moment de solitude…les couvertures chauffantes ont grillé. Après quelques tentatives de bricolage, je me résigne à baisser les bras et me préparer pour ma séance qualif. J’entends les résultats des manches qualifs qui s déroulent pendant ce temps. La pôle se situe autour des 1’31 et la queue en 1’44 environ. Si je retrouve mes chronos de la veille, je devrais être bien placé.



Partant en pneus totalement froids, je me positionne très tôt en pré-grille afin de partir premier et éviter de me voir imposer un rythme. J’effectue un départ de séance prudent, pourtant personne ne me double, comme si ceux qui me suive attendent de prendre ma roue. Peut-être partent-ils prudemment eux aussi? Le meilleur moyen de le savoir c’est de hausser le rythme. Au troisième tour, je m’emploie sérieusement et mise sur une conduite appliquée plutôt que sur une attaque forcée. Rapidement les sensations sont bonnes, sensations confirmées par mon Alfano qui m’indique 1’ 34’’600 ! Je décide de calmer le jeu et faire un passage par les stands où Cindy attends de me dire mon classement dans la séance. A ma grande surprise, elle m’annonce que je suis 4ème de la série. C’est super, une vraie performance ! Sagement, je mets un terme à la manche et repart en direction de mon camion.

Le temps de poser la moto et m’extraire de la combi, je parts récupérer les feuilles des temps série par série afin d’estimer ma place virtuelle en grille. Pour l’instant je suis quinze ou seizième mais les temps risquent de s’améliorer durant la manche de qualification suivante si je ne veux pas me faire reléguer trop loin du top dix.

Manche 2 :

Tant qu’à être en finale A, autant y être avec la manière… Tous les pilotes vont chercher à gagner des places sur la grille, il faut absolument améliorer mes temps. Je me replace en pré-grille très tôt. Pour l’instant nous ne sommes que 3 en pré-grille mais très vite celle-ci se rempli. L’autorisation d’entrer en piste nous est donnée lorsque tout le monde force le passage tel un troupeau de bœufs ! Surpris, déçu de ce manque total de civilité, je suis contraint de laisser passer pas mal de gens pour ne pas rayer mes carénages. C’est décevant de voir de tels comportements à ce niveau de compétition. Bref, passons !

Le temps de m’insérer en piste, je me dis qu’ils devaient avoir de bonnes raisons de forcer ainsi et qu’ils sont déterminés à claquer une pendule en piste…Hors il n’en est rien ! Au bout de quatre tours, le rythme est toujours assez lent, on tourne dans des chronos de 1’37, ça se double, ça force, ça bouchonne, la grosse galère. Franchement agacé je préfère sortir et effectuer un passage aux stands. Après avoir bien laissé ce paquet s’éloigner, je repars juste devant deux pilotes qui ont du subir eux aussi le faux rythme imposé devant. Libéré je me fixe comme objectif de réaliser deux tours à fond avant de sortir quelque soit le temps réalisé.



A la fin du deuxième tours nous remontons sur le groupe qui nous bouchonnait…Décidément cette manche n’aura pas été une franche réussite. Dépité, je quitte la manche qualif pour regagner mon camion. Les gants volent, je pose la moto bien énervé par ces comportements en piste. Ce n’est pas correct ! Pourtant Cindy arrive avec un grand sourire, me disant que j’ai amélioré ! Surpris, je rallume mon Alfano et découvre à mon grand étonnement 1’33’’900… Alors là… J’y crois pas. D’un coup la tension retombe et je file annoncer aux copains que j’ai réalisé malgré tout une super qualif et pointe du coup en sixième ligne sur la grille de départ.
D’un côté je me sens frustré d’avoir été ainsi bouchonné, mais en même temps je suis ravi de cette performance. 1’33 a Ledenon avec des pneus qui commencent à accuser le coup en plus d’avoir été gêné, c’est beau !

La joie prends le dessus finalement et je m’en vais monter mes pneus réservés pour la course et faire une bonne révision à la moto afin de partir serein en course. Boudés des pilotes, les Michelin Power one me plaisent pourtant énormément ; à la fois vifs et favorables à la motricité ils m’ont toujours porté chance.





Je monte donc une gomme dure ( C ) à l’arrière et un nouveau pneu avant en «V » . Par le changement de monte arrière, la moto devrait être plus sage mais remonter d’un cran en motricité. Une heure de mécanique plus tard, il est temps de profiter d’un bon repas entre amis et famille autour de la table.



Samedi après-midi :

Course :

Malgré tout les efforts culinaires de ma mère, l’appétit ne vient pas. Trop excité par la course, j’ai l’esprit préoccupé par mes réglages, par mes pneus et mes couvertures chauffantes qui ont grillé. Je tourne en rond autour de la moto, met de l’essence, vérifie les pressions, les freins, l’huile, tout est inspecté dans le moindre détail. Me voyant tendu, Cindy me propose un massage que je ne peu refuser. Les jambes se font lourdes au bout de trois jours de roulage et celui-ci est vraiment bienvenu.
La course ayant lieu dans 4 heures, je complète le massage d’une grosse sieste réparatrice.





17h45, on nous appelle en pré-grille pour la course. La grille est très loin de l’emplacement choisi pour le camion, ainsi, les bras chargés par le parasol, les bouteilles d’eau et la serviette, Cindy se hisse sur le réservoir pour filer avec moi en pré-grille !





Tout juste arrivé là-bas, j’entends « moteurs !!! » … Ah…suis pas prêt… Ca c’est de la pré-grille express. Le temps d’enfiler mon casque, humidifier ma combi et écouter les derniers encouragements de ma famille, je pars rattraper les autres qui ont filé entamer le tour de mise en grille.
Je les rattrape au premier virage et m’apprête à chauffer mes pneus à défaut d’avoir des couvertures chauffantes. Mais le tour de mise en grille se déroule tout doucement, je devrais reporter cette tache pour le tour de chauffe.

Fidèle aux directives données au briefing de la veille, il y aura un départ ligne par ligne pour s’élancer dans un tour de chauffe. C’est le moment de simuler un départ de course et jauger ses adversaires directs sur la grille. J’effectue un beau premier envol même si le départ en côte me gratifie de quelques wheelings involontaires. Sur ma droite un pilote semble très à l’aise sur les départs tandis qu’à gauche les deux autres semblent moins dangereux. Très vite nous recollons les pilotes partis plus tôt. Ca roule pas ! Drôle de tour de chauffe. C’est vraiment étrange mais depuis notre arrivée mercredi, plane un faux rythme sur cette piste. C’est d’autant plus frustrant que j’ai vraiment besoin de ce tour pour roder mes pneus neufs et les monter enfin en température.



Le tour terminé, je retrouve ma place sur la grille et attends l’allumage des feux verts qui lanceront la course. Les moteurs vrombissent…Les yeux sont suspendus aux feux rouges, les pieds sur les cales pieds tremblent, le bon stress est là…Verts !!! C’est le signal, l’envol de tous se passe sans encombre. Identique au premier départ simulé, le pilote de droite part très fort tandis que ceux de gauches sont moins menaçants. Je rattrape la corde et maintient ma place malgré la bataille qui fait rage à l’entrée du triple gauche. Du coin de l’œil je vois deux ou trois pilotes contourner tout le peloton par l’extérieur. N’étant pas bouchonnés, ils gagnent énormément de places.

Le premier freinage avant la cuvette est très chaud à négocier, certains tentent des freinages kamikazes, d’autres foncent en roue libre, les autres s’appliquent et croisent les doigts pour que ça passe. Ce circuit est génial, il n’y a qu’ici qu’on ressent cela. J’essaye de me faire un chemin dans cette jungle mais rien n’y fait c’est trop dangereux de forcer dès le premier tour. On rentre dans certains virages à trois de front…Ca se croise, se recroise. Je préfère rendre légèrement la main afin de laisser le groupe s’étirer. A l’entrée virage du « fer à cheval » je recolle au groupe pour préparer une attaque dans la ligne droite du circuit et ça passe !

De suite je me retrouve à nouveau bloqué derrière un autre groupe. On est au deuxième tour et le rythme n’est toujours pas donné ! Comme intimidés certains semblent mal à l’aise. S’ils sont devant, c’est qu’ils se sont mieux qualifiés, ils devraient donc aller plus vite !?
Je comprends pas ce qui se passe, on tourne en 1’39 et ça bouchonne, les trajectoires sont étranges et empêchent les dépassements.

Je ne suis sans doute pas le seul à être gêné par ce rythme étrange mais en attente de l’ouverture je préfère concentrer mon attention devant moi. A nouveau j’attends la cuvette de la ligne droite des stands pour bien me placer sortir le plus fort possible et gagner des places. Deux pilotes me précèdent mais ils semblent loin…Prenants les freins trop tôt, ils m’offrent sur un plateau leurs places.

Il est temps de trouver l’ouverture, je perds un temps fou, à ce rythme les premiers sont sans doute déjà loin. Je misais en pneus neufs sur un rythme de 1’32 voire moins et là je me retrouve bouchonné en 1’37 ! Derrière certains s’impatientent, ça s’entends. J’ouvre la porte pour laisser ceux-ci tenter de nous frayer un passage. Finalement un seul pilote passe, j’emboîte le pas aussitôt. Lui non plus ne trouve pas plus l’ouverture, il sera tout de même bien placé pour doubler le R6 qui nous précède.

Nous ne sommes qu’au troisième tour mais vu le rythme, j’ai conscience que le podium est trop loin et que finir en belle position sera la seule possibilité. J’oriente ma stratégie sur la patience. J’opte pour suivre le rythme du pilote qui me précède et de doubler à chaque bout de ligne droite. J’entre dans le virage en cuvette à droite qui suit la « descente du camion » presque en roue libre, sans frein, sans beaucoup d’angle, pour ne pas buter sur le pilote qui me précède et peine à trouver du rythme, lorsqu’un sans appel mon pneu avant s’efface…

Un bruit de fracas, me rappelle à la dure réalité, c’est trop tard, rien à faire, la moto part en glissade, la roue avant d’un concurrent me frôle le casque tandis que j’effectue une série de roulades très violentes…un peu comme dans une machine à laver avant de me planter dans le bac à gravier. La course continue, les motos passent dans mon dos pendant que je reste figé les yeux dans le vide à me demander pourquoi, comment…etc…C’est un choc, le dépit, le désespoir et la solitude m’envahissent, les sentiments fusent en tout sens. Je m’en veux, je ne comprends pas ma faute, on n’avançait pas en plus, c’est rageant.

Avant même de me préoccuper de ma propre personne, je me relève et fonce sur la moto, la poignée de frein est molle, j’ai du percer les durites ou pire abimer les étriers taillés masse !? Le radiateur semblent intact, le réservoir n’a rien, mais les polys sont abimés, la pédale de frein est cassée, le pot froissé et les pares carters kevlars pendent au bout de leurs fils freins… Bon ben c’est fait…La course s’arrête là.

Les commissaires m’encouragent à reprendre la piste mais dans la précipitation je pourrais avoir raté un élément mécanique majeur et mettre en danger d’autres pilotes. Je préfère ne pas mettre les autres en danger et opte pour le ramassage en camionnette-balais. Sur le chemin du retour, le camion s’arrête et ramasse un copain et sa moto. Lui c’est un souci mécanique qui le force à arrêter, c’est vraiment pas notre week-end.



Retour au box :




Pendant que tout le monde est parti regarder la finale, on me dépose devant mon camion, là, seul au monde ! Finalement ce n’est pas plus mal, je décompresse tout seul dans mon coin, en ruminant sur ce « rythme tortue » et sur ce qui a bien pu me faire glisser ainsi. Comme s’il avait ressenti ma détresse, mon chien se pose à côté de moi et regarde la moto en couinant ce qui aura pour effet de me faire retrouver le sourire. Je pense à ma mère, à Cindy, à mes amis, ils doivent s’inquiéter mais je sens savoir où ils sont, je reste impuissant et attends leur retour.



Sitôt revenus, il s’inquiètent de mon état, étant encore chaud, j’ai mal un peu partout mais rien de dramatique. Les copains et d’autres concurrents viennent aussi aux nouvelles et tentent de me faire rigoler…bon, ce n’est pas gagné mais toutes ses attentions me touchent profondément. Leurs copines, leurs parents, tous passent me voir et me remonter le moral…



On est loin de l’ambiance de la pré-grille de la qualif 2 ! Ca fait chaud au cœur. La déception est énorme et mon dépit inconsolable, mais je prends sur moi et essaye de dédramatiser. A force de refaire la course sous toutes les coutures, je comprends que je n’étais pas le seul à avoir été bloqué par le groupe lent, finalement on va même en rigoler un petit moment.



L’innocence est belle à voir, en me retournant je surprends Cindy, tournevis à la main qui en cachette essaye de réparer la moto pour me faire retrouver le sourire…C’est un peu désespéré, mais devant la beauté du geste, je me tais et bidouille à ses côtés. Le tout va se transformer en concours du plus gros gravier trouvé !





L’ambiance se décrispe grâce aux efforts de tous et en particuliers de ma petite femme. Bien évidement, nous ne tarderons pas à plier bagages et reprendre le chemin du retour. Au fur et à mesure les douleurs de la chute se font plus vives en particulier à la main gauche. Douleur qui s’avèrera être une belle entorse du poignet. Le moral est intact et sitôt rétabli, je remonte en selle pour en découdre…Gazzz !!!



Remerciement :

Une semaine à peine s’est écoulée et déjà la moto est réparée et parée pour la course de Carole. Ceci grâce à l’implication particulier de Maud et Greg de MOTO-EXPERT FREJUS (83) et d’ Alex gérant du magasin XAISSBIKE.COM

Mes problèmes de motricité et de garde au sol ont été résolus par l’adoption de l’amortisseur Ohlins TTX36 fourni par XAISSBIKE me permettant de progresser énormément et en toute sécurité. Ensuite, toujours attentif à sa clientèle, Alex en apprenant ma chute m’a immédiatement envoyé des commandes reculées LSL titane pour remplacer mes commandes origines altérées par la chute ainsi que les nouvelles couvertures chauffantes à boitier programmable de chez Bihr.



Merci à Maud et Greg pour leur intérêt et engagement de chaque instant dans ma saison et pour prendre à ce point, soin de la moto. De vrais professionnels, passionnés avec un cœur gros comme ça !



Merci à Monsieur Etienne Boccard gérant de la société BERINGER pour la réparation de mon kit frein et sa bataille pour mettre à la portée de chacun une qualité de fabrication à la française et des performances de freinage en avance sur la concurrence.



Et aussi un grand merci à l’ARMEE DE TERRE pour s’investir dans le sport motocycliste et démontrer par la même occasion le dynamisme et l’esprit de gagne qui les représente si bien.







Pour finir je voulais remercier ma femme pour avoir vécu le week-end à fond, à ma mère pour s’être déplacée de si loin et m’avoir aidé à remettre en état la moto et aussi à tous les copains, tout les pistards et leurs entourages d’être venu aux nouvelles et me remonter le moral.

Merci à vous si vous d’avoir pris le temps de me lire et enfin au staff O3z pour des week-ends de championnats toujours au top !

RDV à Carole le 8 octobre….

[daciny]

Video de la course ici,

[remy]

dommage pour ta chute, mais encore un super CR plein de vie et d'émotions !!!

[Buck]

Superbe émotions comme le dit remy et dommage pour ta chute ,mais continu de nous faire rêver un grand a toi seigneur des pistes et du C-R je te dit BRAVO !!!

[daciny]

merci REMY!! j etai un peu degouté mais ca sert de lecon j resterai pas derriere des chicanes la prochaine fois, j ai ete trop patient , j aurai du forcer et passer.
je m attendai tellement a ce que ca roule vite en finale que le rythme de tortue imposé dès le début m a perturbé et les mecs roulaient en quinconce m'ont fatigué c etait bagdad pour doubler. pourtant j tombe sans etre rentré vite , sans frein, mais les pneus ont pas chauffé et les michelin ont besoin de forte température pour gripper.

en 6 ans de piste suis jamais tombé, j ai donc de bonnes stats diront nous!! lol!
ce qui ne tue pas rend plus fort! je mettrai plus de michelin et puis voilà.

gazzzz pour carole en debut octobre!!!



Merci a toi BUCK ! c est grace a des encouragement comme les votre que j me prends la tete a faire des CR tres complet, d ailleur ca a donné des idées a certains qui sur d autres fofo essaye de faire des trucs similaires, mais bon chacun son style d ecriture et je le fait par passion plus que pour venter ma vie.

vous cartonnez tous!! votez pour moi sur dailymotion!!!!

[Buck]

Trop fort daciny tu es de loin le meilleur pour tes c-r que tu nous fait j'ai hâte de te rencontrer ... t'inquiètes je te soutiens moralement ... peux pas faire mieux !!

[loic71]

encore un grand pour ce jolie Compte-rendu !!! la course comme si on y était, c'est génial !!
Dommage pour ta chute... mais comme tu l'as dit ce qui ne tue pas, rend plus fort !
Continue, continue, continue à te faire plaisir et à nous faire rêver !!!
j'espère bien un jour pouvoir faire un CR comme les tiens !

Mais avant tout je vais aller découvrir le joli tracé du Lédenon Samedi prochain !

[lozx10]

super cr dommage pour la chute surtout dans ces conditions et sur un cricuit ou tu aurait pu faire un podium
ce n'est que parti remise

[daciny]

merci LOZX10 !

j vai me concentrer pour me rattraper a carole et je sais desormai que l année prochaine avec des contrat sponsors en evolution je peu jouer le podium a ledenon...

gazzz

[dogo41]

bon alors, elle ta donner du fil a retordre, la petite avec la suz n°=41 ???

[daciny]

la suzuki n°41 ???

j vois pas de qui tu parles???

si c est qqun devant, ils me donnaient pas de fil a torde, ca roulait pas , en qualif en pneus usés j tournai sans risques en 4 secondes plus vite... 4 secondes c est un boulevard! mais là tout le monde est parti sur un rythme assez lent donc le seul moyen de doubler vu que tout le monde roulait de front c etait de doubler ds la ligne droite, mais pour y doubler faut etre vite dans la cuvette qui la précède.. et si t as 3 ou 4 gars qui roulent cote a cote ben tu peu pas y rentrer fort et prendre l ascendant ds la cuvette donc t as pas de pointe en ligne droite, bref un calvaire...

j m étais mis en mode touriste, en attendant que le groupe s étire mais mes pneus ont glissé sur cette cadence etrange....

devant ca genait plus que ca roulait mais suis pas un bourrin a vouloir faire un carembolage pour doubler, là y avai trop de monde sur trop peu d espace.
les michelins ont pas bien fonctionné ou j ai roulé sur une bouze!! lol! j sais pas et on s en fout! j garde comme enseignement que certains ont fait une qualif de fou puis en course ont pas ete capables de refaire des chronos déçants, a n y rien comprendre!!

pour eviter ce bouchon il fallai tirer tout droit au triple gauche dès le depart et contourner par l exterieur. n empeche que j serai sans doute tomber de la meme maniere au meme endroit qui sais??

j ai le moral a bloc malgré mon poignet fracassé et j suis chaud pour carole!!!

gazzzz

[kawanat]

Trop géant ton CR ainsi que tes belles toffs c'est comme si on était sur place, que du bonheur, tous mes encouragements pour toi et ta belle pour cette petite chute avec un bon rétablissement et pleins de et bon courage pour carole Go Go GO j'ai mis ta petite vidéo sur facebook

[sebzx10r]

Trop géant ton CR ainsi que tes belles toffs c'est comme si on était sur place, que du bonheur, tous mes encouragements pour toi et ta belle pour cette petite chute avec un bon rétablissement et pleins de et bon courage pour carole Go Go GO j'ai mis ta petite vidéo sur facebook

[daciny]

merci les mais!! vous cartonnez tous!!!

[BER]

Merci pour ce beau cr daciny evidemment dommage pour ta chute mais bon ca arrive et tu n'as pas grand chose c'est ce qui compte a part un coup a ton amour propre.Pour les pneus les dunlop chauffe beaucoup plus vite que les michelin .je voulait te demandé tu as remonté l'arriere de 10mm plus la cale de 10mm et les canons de fourche de 5mm c'est ca???tu pourrais nous mettre tes reglages et evidement ton poid ???ta fourche est preparée???merci pour tes reponse

[calouch]

SUPERBE TON CR DACINY

[daciny]

.je voulait te demandé tu as remonté l'arriere de 10mm plus la cale de 10mm et les canons de fourche de 5mm c'est ca???tu pourrais nous mettre tes reglages et evidement ton poid ???ta fourche est preparée???merci pour tes reponse

la cale de 10mm regarde son ta fixe d amorto elle y est d origine.!!! c est une petite cale en alu cylindrique, toutes les kawa de 2008 a 2010 l ont d origine d ou la confusion crée dans la presse qui parlais de la rajouter pour etre maniable! elle y est deja.

pour ameliorer la vivacité, tu peu faire preparer ton amorto arriere et y faire ajouter 10mm par un usinage du pied, ou faire usiner une nouvelle fixe , mais c est galere.
ou enfin mettre un Ohlins ttx et le regler au max en longueur. si jamais ca te suffit pas tu peu commander chez ohlins un pied d amorto plus long et accentuer encore la hauteur.

premiere soluce tu leve le cul de 10mm et baisse les tubes de fourche dans les tés de 5mm . ca c est le reglage racing préconisé par KAWA france.
ou l ideal, commander le pied d amorto plus long et mettre + 15mm derriere et laisser tes tubes de fourche a fleur.
ainsi tu obtiens la meme bascule que celle de kawa france mais avec une garde au sol rehaussée.

attention il faut tout noter avant de faire des modif et ce qui me plait ne te plaira pas forcement mais en championnat tout le monde en ZX10R 2008-2010 tourne autour de se reglage d assiette. ca engage beaucoup plus et tu charge mieu l avant pour plus de grip.
par contre c est un reglage exclusif piste, qui peut etre dangereux sur route.
ca rend la moto tres vive.

je pese 72KG tout equipé, cuir, bottes, casque , gants.
mes reglages suspattes j peu te les filer par MP

[BER]

Pour le moment je suis monté de 10mm devant et la cale derriere mais je la trouve encore camion , je vais essayer de remonter l'arriere du max possible derriere et d'ajuster avec l'avant environ 8mmplus cale pour l'arriere et 5mm devant je pese environ 78kg équipé.

[merlinlenchanteur971]

Pour le moment je suis monté de 10mm devant et la cale derriere mais je la trouve encore camion , je vais essayer de remonter l'arriere du max possible derriere et d'ajuster avec l'avant environ 8mmplus cale pour l'arriere et 5mm devant je pese environ 78kg équipé.

J avais le meme probleme que toi... Amortissement full origine.
Pour le moment j ai la calle d origine + 2 rondelles de 2mm (achetees a leroy merlin ) et a l avant j ai monté de 4mm.
de mémoire pour les reglages AV
detente a fond - 12 clics
compression a fond - 6 clics

Pour les reglages AR
compression a fond - 1 clics (mais pour le moment je teste a fond - 3clics et je trouve ca plutot cool...)
detente ... je m'en souviens plus...

Je veux bien aussi tres reglages par MP ou sur le post daciny (idem pour toi ber)
Pour info je suis pas loin des 76 kg sans equipement en temps normal (vu que c est l hivers j ai prévu ma ptite couche de graisse pour la protection contre le froid et je suis pas loin des 80 pour le moment...)

Apres faudrait voir aussi le profil du pneu...certains ne doivent pas forcement aider a la maniabilité... Pour info, je suis en dragon SC2 pro. Je pense essayer les d211 gp racer l annee prochaine...

[BER]

Pour le moment j'ai
reglages avant
comp: -7
det::-10
ressort 14mm
foureaux 10 mm

reglages arriere
comp: -2

det: -2

ressort 175mm
pneu 211GP

l'amortisseur je viens de le demonter et de regler le ressort faudra que j'essaie et je vous dirait quoi

[merlinlenchanteur971]

Pour le moment j'ai
reglages avant
comp: -7
det::-10
ressort 14mm
foureaux 10 mm

reglages arriere
comp: -2

det: -2

ressort 175mm
pneu 211GP

l'amortisseur je viens de le demonter et de regler le ressort faudra que j'essaie et je vous dirait quoi

Vu ton assiete 14mm AR et 10mm AV, Tu n as pas de soucis au niveau du freinage ? genre une roue AR qui balaye ?

[daciny]

clair!!!

+1000

tes reglages sont excessif!
ton probleme vient pas de là.
soigne tes précontraintes d amorto et fourche.

appelle moi ca ira plus vite.
repart sur des reglages d origine et reprends a zero en notant tout.
tout toucher peut etre pire que rien faire.
là t es parti trop loin.

tes pneus y font aussi beaucoup.
des pneus a profil pointus : michelin power one V , a l avant
vont beaucoup changer la moto.

a l arriere un pneu a profil haut change aussi la moto radicalement.

monte du Pirelli SBK slick en 190/60/17 oui! 190/60 !!!!
le top c est soit une monte en power one race V
ou du Pirelli SBK 190/60
le D211gp motrice a mort mais est camionesque a emmener.

revoit deja tes suspattes et prends pas des avis partout .
fait un truc a la fois et essaye et ainsi de suite.
repart a zero

[BER]

14mm c'est la hauteur de la precontrainte du ressort avant et 10mm c est la hauteur des canons dans les tés.
Pour l'arriere j'ai juste la cale de 10 mm et la longueur du ressort est de 175mm.
Je sais que j habite en belgique mais je ne suis pas fou lol

Si j' avais 14 derriere et 10 devant a chaque freinage j'aurais ma gueule dans la bulle mdr

[daciny]

envoi un MP j t envoi les reglage kawa racing

[BER]

VOILA MP ENVOYE

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